Moi en mode dégradé, c’est le pied

Hello V/ !


Dehors il pleut, il vente, il fait froid, il fait nuit. Et dans moi il fait mou, il fait doux, il fait coton et chamallow, il fait bon et chaud. J’ai l’impression d’être un 45 tours qu’on a mis en mode 33 tours sur la platine. Je suis lente et étirée dans le temps, je mets deux fois plus de temps à faire chaque chose qu’en rythme habituel. Je passe trois fois plus de temps sur le canapé. Et ça dure depuis un mois.


Au début, ça m’a contrariée, ça n’était pas du tout adapté à la vie que je menais et “je prenais du retard”. Ensuite, ça m’a inquiétée : ça allait se voir, ça allait avoir des conséquences, ça allait me porter préjudice à terme. Et puis j’ai été résignée : je ne peux pas faire plus en ce moment, je ne peux pas donner ce que je n’ai pas.


Et tu sais quoi? Aujourd’hui ça me rend gaie. C’est la chose la plus surprenante qui me soit arrivée ces derniers temps.
J’ai la flemme, j’aime ma flemme. Je suis lente, je savoure. Il y a un côté jubilatoire à se détendre totalement dans le ralentissement imposé par ton corps en hiver. Et dès que tu le vis comme ça vient c’est tellement plus léger ! Vendredi j’ai travaillé en pyjama toute la journée, je ne l’avais jamais fait, et j’ai trouvé ça trop bon. Petit côté jubilatoire de se laisser aller à faire ce que tu sens même si c’est franchement pas glorieux. Petit enfant intérieur qui se marre. Et puis quelle force l’inertie! C’est une énergie en soi finalement. Pour me bouger faut me porter ou me faire rouler, du coup finalement peu de gens essayent !
Une pensée qui m’habite c’est “Aie confiance, la vie s’adapte à ce que tu peux donner”. Je ne saurai jamais ce que j’aurait pu avoir si pendant ce mois écoulé j’avais “envoyé du lourd”, donc je ne le regretterai jamais. Personne ne saura jamais que je suis en sous capacité car c’est un indicateur qui ne se mesure pas dans l’absolu. Le seul risque que j’ai c’est que des choses “n’adviennent pas”, mais alors je ne le saurai pas et ne pourrai pas les pleurer.
Peut-être que je me considère comme un objet précieux en ce moment…


Bises de F/ la mollasse !

One thought on “Moi en mode dégradé, c’est le pied”

  1. Hello F/!

    Ton passage sur le pyjama m’a bien fait rire : depuis que je suis indépendante, je travaille bien plus chez moi, et, fatalement, mon style et le soin que je porte à mes tenues laisse un peu plus à désirer que quand j’allais de réunion en réunion avec des dirigeants de grandes entreprises, tu t’en doutes! Aucun problème jusqu’à maintenant, toutes les réunions avaient lieu par téléphone. Et voilà que l’un de mes partenaires récurrents a eu l’idée, du jour au lendemain, de passer par la visio pour nos réunions internes! Mais je n’étais pas prévenue, moi! Je te refais donc l’histoire : moi, le matin, en mode “very casual” (lunettes et pas maquillée) en train de siroter mon thé, à attendre l’appel. Texto : tu es prête?”. Moi : “oui!”. Elle : “je t’appelle en visio”. Panique à bord!! J’ai prétexté un problème de batterie, jamais je ne m’étais coiffée et maquillée si vite, changement de pull, et me voilà en réunion en mode “où est le problème? tout va bien!”.
    Donc oui, tu as raison, c’est savoureux, mais un peu stressant parfois, ce lâcher prise!

    De mon côté, je suis encore bien incapable de savourer cette lenteur, que je perçois en revanche tout aussi bien que toi depuis le début du mois de janvier. Et pour autant, j’ai aussi l’impression de vivre une forme de frénésie permanente. Une lenteur frénétique? Une frénésie lente? Paradoxe intéressant… Lenteur extérieure, frénésie intérieure ou l’inverse, tout se mélange. Dans tous les cas, tu as raison : on ne peut pas donner ce qu’on n’a pas. Alors à quoi bon essayer, si ce n’est aller puiser encore un peu plus dans des réserves déjà négatives?

    Cette semaine, je prends la bonne résolution de ralentir et de faire des pauses dès que j’en aurai besoin. Je penserai bien à toi en sirotant mon thé et en mangeant un peu de chocolat. Merci!

    bises!
    V/

Comments are closed.