Hello F/,
Comment vas-tu ? Comment s’est passé ce week-end à la campagne ? J’aime beaucoup recevoir les photos de ton potager, je sais et sens tout le bien qu’il te fait et je vis donc ces sentiments par procuration !
Pour ma part, week-end sportif mais plein de belles rencontres, dont notamment une qui m’a ouvert les yeux sur une nouvelle manière de voir, et dieu sait que j’aime ces moments-là..
Nous étions en pleine discussion avec deux amis, un couple, et philosophions sur la quête de sens et la façon dont les hommes et les femmes la vivaient au cours de leur vie. Pour ma part, j’étais plutôt convaincue que la raison pour laquelle on trouvait une grande majorité de femmes dans les ateliers ou rencontres dits « de développement personnel » était toute simple : les hommes préféraient réfléchir à leur projet de vie en solitaire ! Et là, Pierre, mon ami, a fait une hypothèse intéressante : selon lui, la maternité notamment, mais le rapport général que nous, les femmes, entretenions avec notre corps, nous ramènerait davantage à notre animalité, à l’essentiel et à la vie, et nous ferait donc questionner davantage notre société contemporaine, très cérébrale et parfois déconnectée du concret.
Est-ce que finalement, l’une des solutions pour ouvrir ce champ de réflexion à l’autre ne serait-elle pas de le mettre en posture de découvrir son animalité ?
Je suis visiblement d’une humeur philosophique en ce lundi
Grosses bises !
V/.
Hello V/ !
(Je viens en écrivant cette simple accroche de lutter contre la fonction “écriture intelligente” de mon navigateur qui voulait finir ton prénom lui-même : si j’ai envie d’écrire Valou ou Val un jour il ne sera pas d’accord? Ça me titille un peu, mais ce sera pour un autre post).
Avant de répondre, parce que ça raisonne, une question me vient : comment tu mettrais cet homme (ou un autre) en position de découvrir son animalité ? Ca m’intéresse et plein d’images rigolotes me viennent, je le vois manger de la viande crue à la main et donner des coups de gourdin à ses semblables… Sérieusement je suis sûre que tu as une idée en tête non ?
Et une autre : envie d’en savoir plus sur ce que ça a évoqué pour toi.
Mon antithèse à ces propos :
Je trouve que concret et cérébral ne sont pas corrélés forcément. Parfois l’inverse.
Je suis plus cérébrale que nombre de mes congénères masculins, je n’ai jamais eu un lien très naturel au corps et au ressenti physique dans mon quotidien avant 30 ans, à part pendant l’amour, le sport ou quand j’avais mal. Donc à part dans les moments cérébralement identifiés comme physiques, où là effectivement la connexion était naturelle.
Je pense que j’ai retrouvé le chemin de l’ancrage, des sens, de l’animalité et de la terre grâce à une démarche initialement “cérébrale” de développement personnel. J’ai du travailler pour le faire.
Ce qui invalide la théorie de la femme naturellement animale.
Ce qui soutien sa Thèse :
Mon antithèse ne tient pas si l’on considère que je suis nullipare, et qu’il a cité la maternité comme révélateur d’animalité 🙂
Synthèse :
Me rappelle très très fort un texte de Clarissa Pinkola Estés dans Femmes qui courent avec les loups, histoires et mythes de l’archétype de la Femme sauvage.
Dans le chapitre “Rentrer chez soi : retour à soit même”.
“Elles doivent retrouver et développer l’instinct sauvage fondamental qui détermine jusqu’où elles peuvent aller. (…) Le fait de retrouver sa peau, de l’enfiler, aide à être plus efficace au retour”.
Alors si nous on doit retrouver notre instinct sauvage, pourquoi pas eux!
Ta solution est bonne oui ! Mettons les en posture de le faire aussi !
(Je ne ferai pas toujours des citations dans le texte comme ça, il se trouve que ce passage est avec moi tout le temps dans mes références et que tu as fait écho!).
Je t’embrasse, et merci pour ce premier bonbon!
F/.