S’arrêter et savourer

Salut F/,


Je te sais sur les routes au bord de la Loire, pédalant vers l’océan. J’espère que tu profites à fond de ce voyage, tant attendu et mérité, et que vous faites de belles découvertes en chemin!


Pour ma part, je fais un bref arrêt chez moi entre deux sessions de vacances, et ça va bien. Ca va même merveilleusement bien. Si bien que j’avais envie de partager ça avec toi. Je vis un moment où tout est à sa juste place, où je suis dans le bon rythme, entourée des bonnes personnes, dans un équilibre presque parfait. Et je trouve ça incroyable de vivre cet état-là, de le rencontrer de plus en plus souvent, de goûter à cette plénitude qui donne envie d’exploser de joie tellement c’est bon!
Tu me confiais un jour dans un message vocal que tout ce travail que tu avais fait sur toi ces dernières années, il t’aidait à identifier les moments où tu n’étais pas mal, et à les goûter avec plaisir. Et que c’était déjà tellement énorme que tout ce travail en valait la peine. Pour ma part, je me rends compte que tout ce travail me permet de sublimer les moments où ça va bien. De mettre en lumière qu’il y en a plein, des moments comme ça, et que toutes ces années, je les ai considérés comme acquis, sans même vraiment m’en rendre compte. Qu’aller bien, c’était normal, et que donc ça n’avait pas tant de valeur que ça.

Alors voilà, aujourd’hui je prends la décision de régulièrement m’arrêter, et de les savourer, ces moments. De me laisser emplir de cette joie profonde d’être là où je suis, comme je suis, en pleine possession de mes moyens, et si bien entourée. Ca fait un bien fou.


Je t’embrasse fort et espère manger une glace sur la plage avec toi demain! V/

One thought on “S’arrêter et savourer”

  1. Salut V/,

    Un mois pour te répondre!!
    C’est une honte et je ne vais pas m’étendre là dessus, je m’excuse auprès de toi et des nombreux lecteurs qui nous suivent 🙂
    Oui j’étais à vélo et depuis il y a eu la rentrée, et pendant un mois je n’avais pas envie d’ouvrir un ordinateur hors du travail. Heureusement que nous en avons parlé, proclamons le haut et fort : l’Upside Down n’est pas mort !

    C’est amusant, ton bonbon sur la saveur des moments justes me rappelle une phrase que l’on m’avait dite un jour ou j’allais très bien, après une période ou j’avais été vraiment très mal (la période où j’ai beaucoup travaillé sur moi effectivement, il y a 10 ans…) :
    “Tu vas mieux, tu vas bien, c’est maintenant que le vrai travail commence”.

    A l’époque, je travaillais quand j’allais mal, probablement parce que cela réveillait ma conscience et que le reste du temps j’avançais sans clarté.
    Une fois le mal être passé, je repartais dans mon tourbillon sans avoir vraiment réglé quoi que ce soit, sauf le symptôme.
    J’avais donc une vision un peu faussée des choses :” je suis quelqu’un qui vais régulièrement mal, ça n’est pas normal, et j’appréhende le moment ou cela va revenir, et ça ne devrait par revenir car aller bien c’est cela qui est normal”.

    Au moment ou j’ai entendu cette phrase que je te citais plus haut, j’ai compris que la conscience et la clarté devaient perdurer quand je ne souffrais pas, que ces moments de non souffrance étaient d’ailleurs largement majoritaires, et que c’était pendant ces périodes que je pouvais vraiment affronter sereinement les choses qui me faisaient peur et les traiter. Petit à petit la discipline, la patience, la concentration m’ont permis de mettre en place des rituels, de casser mes tendances et de ne plus être focalisée ou balayée par les moments ou le “mal être” me traversait, mais plutôt de le laisser passer. Et de laisser de plus en plus d’espace à savourer tout les autres moments sans appréhender les mauvais. Et comme par magie, je suis de plus en plus souvent simplement “sans souffrance” et je le goûte pleinement.

    A l’instant où je t’écris, je savoure aussi !

    Grosses bises!

    F/.

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