L’été, le moulin, l’amitié

Chère V/,

J’espère que tu profites à ton tour de ta journée de vacances en bonne compagnie ! De mon côté temps idéal, rythme calme, et même pour ce qui pourrait être une “rentrée” après ma semaine de vacances c’est plutôt doux.

J’ai retrouvé mon espace temps comme par magie, fin du programme essorage de la machine à laver, place au séchage au grand air! J’ai les neurones clairs, le corps détendu, le cœur en paix et mes projets m’habitent et cohabitent sans se piétiner.
Pour prolonger et partager, je t’offre un bonbon léger sur la semaine écoulée.

D’abord, il y a la nature. Les grands arbres centenaires qui entourent la maison me tiennent assise sur le rebord de la fenêtre à contempler pendant des heures. La campagne est belle en été, même quand elle est cramée, du jaune des champs moissonnés ou du soleil qui a trop donné! Elle me ramène aux longues journées d’enfance dans la ferme de mes grands-parents. C’est tenace les ancrages, heureusement les bons aussi.
Ensuite, il y a les vieilles pierres, leur fraîcheur sous le cagnat, leur blancheur, leur beauté. Voir du beau dedans dehors juste en levant les yeux, c’est un luxe dont j’aimerais faire mon habitude.
Il y a le calme aussi, total la nuit, presque aussi le jour puisque les oiseaux et les animaux ont fui la chaleur. La paix.
Et puis du temps long, étiré, non morcelé. Un temps devant soi sans rien dedans, qui accueille n’importe quel rythme. Bonheur absolu ! Bonheur souverain ?
Le soleil, la lumière, la chaleur. Enoooorme chaleur. Sans elle je n’aurais pas ralenti mes gestes, posé mon corps, suspendu mes activités aussi totalement. Salvatrice chaleur qui rend le repli et l’inaction incontournables, physiologiquement !
Heureusement, il y a aussi l’eau : la chute du moulin d’abord, qui chante par tous les temps et rafraichit la maison et même l’esprit. La piscine en plein air, où les longueurs de nage quotidienne libèrent de la pesanteur. Et la pluie, enfin, fine et fraîche, après la sécheresse. Dessous, dedans, de l’intérieur, on se saoule à son odeur de terre mouillée.

Et surtout, il y avait mon amie, celle d’un autre continent, celle que je vois peu, celle avec qui j’ai tant partagé depuis mes 18 ans, celle avec qui je vis comme je respire, toujours autant qu’avant.
Et puis il y avait toi aussi ! Ta semaine de typhon interne externe, tes recherches, tes découvertes, et nos échanges ligne de vie. Puisse un peu de cette bonne et puissante énergie parvenir jusqu’à toi et nous porter jusqu’à la fin de l’été, notre prochain moment ensemble!

VIEve les amiEs.

A bientôt.

F/.

One thought on “L’été, le moulin, l’amitié”

  1. Bonsoir F/,

    Merci pour ce bonbon si paisible, qui me fait un bien fou alors que je compte les dernières heures avant les vacances, un peu hors d’haleine en cette fin de mois de juillet.

    “Bonheur souverain?” demandes-tu… Je ne sais pas, mais dans tous les cas ce texte, qui fait danser devant mes yeux des toiles de Van Gogh et de Monet, exprime fortement cette urgence à protéger le vivant, caractéristique de ton profil!

    Cet état que tu décris jure de façon tellement claire avec mon état émotionnel de la semaine passée que ton texte me ferait presque sourire. Et surtout, il me rappelle cette méditation que j’aime beaucoup sur Petit Bambou, appelée la méditation de l’eau, qui te fait prendre conscience que comme l’eau, ton corps, qui en est constitué à 70%, est capable de retrouver sa surface plane et tranquille, ainsi que sa limpidité, si seulement tu arrives à retrouver le calme mental. Je pense que je vais garder ton texte bien au chaud pour ces jours où je vis une tempête intérieure, pour me souvenir que ce calme est là, et qu’il suffit parfois simplement d’ouvrir les yeux pour regarder autour de soi.

    Ton texte me rappelle aussi le bonheur de la contemplation, un art qui m’est encore tellement étranger. Profiter du moment présent, ralentir, et juste être (un lien évident avec l’un de nos bonbons récents!). La chaleur permet aussi cela, et nous rappelle que nous ne sommes finalement que des animaux, soumis aux conditions climatiques comme tous les autres animaux.

    Dans tous les cas, et je ne te le dirai jamais assez, je remarque une fois encore à quel point ton petit coin de paradis à la campagne te fait du bien, t’apaise et te recentre. Comme tu as bien fait de faire ce choix de vie il y a plus d’un an!

    Je t’embrasse et espère pouvoir très vite revenir te voir dans ce paradis,
    V/

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